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Prière, sucre et joie marquent la naissance du Prophète

En Egypte, les fêtes religieuses (musulmanes mais également coptes) sont très importantes et rythment l'année, cependant il y a également des fêtes civiles importantes. La fête du Mawlid Al-Nabaoui ne fait pas exception à la règle. Elle est célébrée par la grande majorité des Egyptiens, et jouit d’une grande particularité. Elle s’affiche tout de suite dans le quotidien des Egyptien avant le jour J. Un mois avant et les devantures des pâtisseries annoncent déjà le grand événement.  

 

 

La fête du Mawlid Al-Nabaoui ou Naissance du Prophète est célébrée le 12 rabîʿ al awal (troisième mois du calendrier musulman). Il n’y a pas de prière spécifique à cette fête comme celle de ʿÎd al-Fitr ou ʿÎd al-Adhâ. Néanmoins des rencontres et des conférences, qui rappellent la vie du Prophète, sont organisées au sein des mosquées. La célébration du Mawlid met à l’honneur des poèmes relevant du genre littéraire arabe le panégyrique, al madh. En référence à cette fête, on les appelle aussi mawlidiyyat (sing. mawlidiyya, poème composé en l’honneur du Prophète à l’occasion de l’anniversaire de sa naissance). Ces récits suivent généralement une même séquence : louanges à Dieu comme introduction, invocations, avant de passer à la naissance du Prophète qui est précédée d’un récit de l’annonce miraculeuse faite à sa mère, Âmina qu’elle porte en son sein un Prophète.

L’un des poèmes les plus connus est Qasidat Al-Burda (Le poème du manteau), écrit sous la plume de Sharaf Muhammad Al-Din Al-Busîri (1211-1294) à la gloire du Prophète. Il est de coutume de réciter ce burda, ou «poème du Manteau» d’al Busîrî qui se compose de dix chapitres, dans certaines mosquées pendant le Mawlid. C’est au sein des différentes confréries rattachées au soufisme (mystique musulmane) que la commémoration du Mawlid à une place de choix. À part les chants et les danses, cette fête s’accompagne aussi de processions, selon le site https://icalendrier.fr/religion/fetes-musulmanes/mawlid.

La fête du Mawlid s’exprime aussi par des mets spécifiques qui sont mis à l’honneur ce jour-là. L’Egypte est l’eldorado des fêtards. Car la fête n’est pas simplement un événement, c’est aussi des habitudes, des coutumes, des rites. L’Egypte compte beaucoup de fêtes religieuses : musulmanes et coptes.

Les devantures des pâtisseries du Caire vous accueillent partout avec les couleurs des mille et une nuits. Pas une seule couleur ne manque à la palette. Vraiment, un spectacle qui joint la beauté au délice.

La « halawa », comme les Egyptiens appellent les friandises du Mouled, vous emporte vers un passé lointain où vos parents l’achetaient aisément, en vous offrant la poupée en sucre ou le cheval en sucre. En effet, la poupée était réservée aux petites filles et les chevaux aux garçons. A chaque sexe sa dose de sucre et de douceur. Aujourd’hui, la poupée et le cheval n’apparaissent que dans certains quartiers populaires. On ne les trouve nullement dans les grandes pâtisseries, et s’il y en a, c’est plutôt en plastique, du plastique chinois qui vient envahir les étagères sans aucune notion de beauté, ni de patriotisme. Car, les poupées ou les chevaux ne sont pas toujours vêtus à l’égyptienne.

Le Mouled a également eu son impact sur la toile d’araignée. Des photos et des images qui font le tour des comptes de facebook pour se souhaiter une joyeuse. Sur les photos, les lokoums y figurent comme de véritables rois indétrônables.

Les historiens et savants des 1er et 2ème siècles de l’Hégire, tout comme ceux des siècles suivants, ont pour la majorité authentifié la date du 12 de Rabie Al-Awwal comme étant celle de la naissance bénie du Prophète Mohamed. Cette date est officiellement reconnue par le monde Islamique et le Mouled Al-Nabawi est ainsi célébré dans cette période partout à travers le monde.  

 

Le messager de Dieu, icône d’altruisme et de tolérance

Mohamed naquit le 12 Rabi' al-awwal de l'an dit de l'éléphant ('Am Al Fil), qui correspond à l'an 571 à peu près du calendrier grégorien, à la Mecque. (C'est cette date qui est commémorée pendant le Mawlid Annabaoui). Son père Abdullah Bnou 'Abd al-Muttalib faisait partie de Banou Hachim l'une des tribus de Quraych, il épousa Amina Bint Wahab et mourut jeune avant même qu'elle ne donne naissance au Prophète.

A sa naissance, Mohamed fut confié à Halima Saadia qui lui servit de nourrice comme l'était la coutume en Arabie de confier les nouveau-nés aux nourrices des villages avoisinants.
Sa mère mourut alors qu'il avait à peine 6 ans, il fut alors confié à son grand père 'Abd al-Muttalib et à la mort de ce dernier à son oncle Abou Talib.

L'oncle de Mohamed (SWS) était pauvre, il dut alors travailler dès sa jeunesse pour l'aider à subvenir aux besoins de la famille, il fut d'abord berger avant de travailler dans le commerce. Dès sa jeunesse, Mohamed (SWS) fut connu auprès de la tribu de Quraych par sa grande sincérité, ils le surnommaient "Al Amine" (celui à qui l'on peut faire confiance), d’après le site http://fr.assabile.com/a/prophete-mohamed-sws-21.

Khadija, une riche dame de Quraych, lui confia ses caravanes de commerce pour qu'il lui gère ses affaires, elle fut impressionnée par son honnêteté et son intégrité, et ce fut elle qui lui proposa de l'épouser. Mohamed avait alors 25 ans, alors qu'elle en avait 40. Leur mariage dura 25 ans jusqu'à la mort de Khadija, le Prophète n'épousa guère d'autre femme jusqu'à la mort de cette dernière. Khadija fut non seulement la première femme mais aussi la première personne à se convertir à l'Islam. Le Prophète Mohamed avait pour habitude d'aller se recueillir dans une grotte appelée Ghar Hiraa non loin de la Mecque. C'est là qu'un jour qu'il avait 40 ans, l'ange Jibril (Gabriel) lui rendit visite avec le message de Dieu. Les premiers versets du Coran qui furent dévoilés au Prophète furent ceux de Sourate Al-Alaq: "Lis au nom de ton Seigneur qui a tout créé, qui a créé l’homme d’une adhérence ! Lis, car la bonté de ton Seigneur est infinie ! C’est Lui qui a fait de la plume un moyen du savoir et qui a enseigné à l’homme ce qu’il ignorait." La révélation du Coran (parole d’Allah) au Prophète par l'intermédiaire de Jibril dura 23 ans.

Mohamed (SWS) commença à prêcher la parole de Dieu et appeler les gens de la Mecque à se convertir à l'Islam en secret dans un premier temps pour ne pas provoquer l'ire de Quraych qui étaient puissants.
Mais 3 ans après la première révélation, Dieu lui ordonna de rendre publique sa prédication ce qui déclencha la colère des chefs de Quraych qui vénéraient des statues et n'acceptèrent guère les préceptes de la religion monothéiste prêchée par le Prophète. Le nombre de convertis à l'islam croissait à la Mecque et ses alentours en même temps que les persécutions de Quraych envers les musulmans, ce qui poussa le Prophète à quitter la Mecque avec ses fidèles en direction de Médine, qu'on appelait alors Yathrib, après 14 ans d'appel à l'Islam. Cet exode appelé Hijra Nabawiya eut lieu en l'an 622 du calendrier grégorien, et c'est cette année qui deviendra par la suite la première du calendrier musulman.

Le Prophète (SWS) et ses compagnons furent accueillis à bras ouverts par les musulmans de Yathrib qui furent appelés Al Ansar, leur ville fut baptisée Médine Madinat Arrasoul (la ville du Prophète). Et c'est à partir de cette ville que furent établies les fondations de l'état musulman et que furent entrepris les combats qui devaient conduire par la suite à vaincre Quraych et à répandre la religion musulmane à la Mecque et à la plupart des tribus arabes avoisinantes. 


La période de la Da'wa dura 23 ans durant laquelle le Coran fut révélé au Prophète jusqu'à son dernier pèlerinage appelé Hajjat Al Wada' (pèlerinage de l'Adieu) où furent révélés les derniers versets. Peu après ce pèlerinage dit de l'Adieu, le Prophète (SWS) tomba malade, il mourut quelques jours plus tard sur les genoux de son épouse Aïcha le 8 juin 632 qui correspond à Rabi' al-awwal de l'an 11 de l'Hégire.